1. Repenser les formulaires : dire moins, convertir plus
Chaque champ ajouté est un frein.
Demander la date de naissance, le poste ou le téléphone “au cas où” n’a plus de sens : cela allonge le parcours et décourage la confiance.
Les entreprises qui allègent leurs formulaires voient souvent leur taux de conversion augmenter de 20 à 30 %.
C’est la règle du “privacy by design” appliquée au marketing : collecter uniquement ce qui sert la relation, pas la curiosité.

2. Mieux gérer les consentements : clarté = fidélité
Les bannières cookies ou cases à cocher ne sont pas qu’une formalité.
Elles représentent le premier contact entre la marque et son audience.
Un choix clair, un vocabulaire simple (“J’accepte” / “Je refuse”) et la possibilité de revenir sur sa décision installent la confiance dès les premières secondes.

À l’inverse, certains sites ont cru malin d’introduire des formulations ambiguës comme “Continuer sans accepter”.
Résultat : des millions d’utilisateurs frustrés, une impression de manipulation, et une défiance durable envers la marque.
La conformité ne se résume pas à un bouton : elle se mesure à la sincérité du choix proposé.
Une relation saine commence toujours par un consentement honnête.

3. Purger les données dormantes : gagner en pertinence
Les bases de données obsolètes sont le talon d’Achille du marketing.
Un contact inactif depuis trois ans ne sera pas convaincu par un nouvel emailing ; en revanche, il alourdit les coûts et dégrade la délivrabilité.
Planifier une purge régulière (tous les 24 mois, par exemple) améliore les performances techniques et l’impact environnemental.
C’est une démarche à la fois écologique et économique.

4. Miser sur la transparence : raconter ce qu’on fait vraiment
Le RGPD n’interdit pas de collecter, il demande simplement d’expliquer.
Dire comment les données sont utilisées, pourquoi elles sont utiles et combien de temps elles sont conservées renforce la légitimité de la marque.
Une politique de confidentialité lisible n’est pas un texte juridique : c’est une promesse tenue.
Elle devient un outil de communication au même titre qu’un engagement RSE.

5. Relier conformité et performance : mesurer la confiance
Derrière chaque règle, il y a un indicateur utile au marketing :
– taux de consentement,
– volume de données réellement utilisées,
– taux d’ouverture post-refonte du formulaire,
– taux de réinscription après purge.

Ces chiffres sont autant de preuves qu’un marketing responsable peut aussi être performant.
La conformité n’est pas une contrainte : c’est un moteur de qualité.

Conclusion : vers un marketing régénératif
Faire du marketing conforme, ce n’est pas cocher des cases.
C’est créer des relations plus saines, plus durables et plus rentables.
Chaque donnée bien collectée, bien utilisée et bien protégée renforce la confiance et réduit le gaspillage numérique.

C’est peut-être ça, le prochain tournant du marketing à mission : réconcilier la performance, la sobriété et la preuve.

Article proposé par Lassina Traoré, consultant en gouvernance des données et DPO certifié AFNOR. Il explore les liens entre conformité numérique, confiance et performance durable au service des entreprises à mission.